Lorsque vous achetez un indice boursier comme le S&P 500, si vous désirez reproduire sa performance, vous vous exposez à des fluctuations adverses (drawdowns ou pertes maximales) pouvant dépasser les 50% !
Il est possible possible de limiter ces drawdowns à un niveau de risque prédéterminé à -7%, -10% ou – 12% par exemple, cela dépend de votre aversion au risque. Et cela en faisant mieux que l’indice, et sans faire appel au timing…
Sur les marchés financiers, la volatilité est la plupart du temps prévisible
En effet, si vous prenez une mesure de la volatilité d’un actif aujourd’hui, il y a de très grandes chances que celle-ci soit la même le lendemain ou le mois prochain.Par exemple, si l’indice S&P 500 à une volatilité trimestrielle moyenne de 20%, et que celle des bons du trésor à 10 ans est de 7%, il y a peu de chance pour que demain ou dans un trimestre ces valeurs s’inversent.
L’importance de ce facteur devient évidente lorsque l’on commence à se soucier du niveau de risque de son portefeuille sur différents horizons d’investissements.
Le postulat de ce raisonnement
Si le niveau de volatilité d’aujourd’hui nous permet de prévoir le niveau de volatilité de demain, et que le niveau de volatilité d’aujourd’hui excède notre niveau de risque prédéterminé, alors nous pouvons facilement ajuster notre risque en réduisant la taille de nos positions de manière dynamique.Le graphique ci-dessous illustre ce concept :
La ligne bleu claire représente l’évolution du SP500 si nous l’avions acheté de 2004 à 2011.
La ligne bleu foncée représente le même investissement mais en diminuant ou en augmentant la taille de notre position en fonction d’une augmentation ou d’une diminution de la volatilité. Notre but est de conserver la volatilité de notre portefeuille à un même niveau prédéterminé de risque ( cela peut être au choix 5%, 10%, 15% etc…). En d’autres termes, plus la volatilité du SP500 augmente, plus nous allégeons le portefeuille, plus la volatilité diminue et plus nous augmentons notre ligne en S&P 500 avec, dans l’exemple de ce graphique, un niveau de risque défini à 15%.
Les changements des conditions de volatilité sont visibles sur le bas du graphique avec en rouge les périodes de forte volatilité (et une part de cash plus importante est alors alloué au portefeuille), et en vert les périodes de faible volatilité.
Ce que nous observons aussi, c’est que le simple concept d’ajuster la taille de sa position en se basant sur le niveau de volatilité d’hier, est suffisant pour surperformer de 125% l’indice SP500 tout en conservant une volatilité prédéterminée à 15% et donc constante sur le portefeuille ! Et cela même pendant la période dévastatrice d’octobre 2008, considérée comme un cygne noir…
Mieux comprendre grâce aux événements de la crise de 2008
Afin de mieux illustrer ce concept, voici un graphique avec plusieurs événements majeurs ayant mené la crise financière de 2008. On apprend qu’en suivant ce principe, on était jusqu’à 84% cash le 13 octobre, et cela dans le but de conserver une volatilité maximale du portefeuille définit à 15% annuelle. Pour les mathématiciens ou puristes, le backtest est effectué ici avec un ajustement des positions en journalier, et une target de volatilité journalière du portefeuille à 1%.Ce qui est surprenant c’est que ce type de gestion du risque n’a pas seulement aidé à conserver un risque contenu pour le portefeuille, mais il a aussi aidé à une amélioration notable de la performance absolue et du risque sur l’ensemble de la période.
La vérité sur la volatilité
Afin d’aller plus loin dans notre étude vis à vis des performances en fonction du facteur volatilité, nous avons comparé les performances de l’indice S&P 500 pendant les périodes de haute volatilité VS celles de faible volatilité.Le graphique ci-dessous nous montre la volatilité du SP500 divisée en 4 parties : de la plus haute à la plus basse. On peut constater les performances de l’indice pour chacune de ces 4 phases du marché.
Nous pouvons clairement observer à quel point le marché surperforme mieux pendant les phases de faible volatilité. La suite logique d’une telle observation est de se concentrer sur une réduction de l’exposition du portefeuille pour les actifs qui se situent dans le quartile supérieure de leur mesure historique de volatilité. Et dans la même logique, d’augmenter significativement l’exposition sur un actif qui se situe sur le quartile inférieur de sa mesure de volatilité historique.
Cette approche de gestion de portefeuille fonctionne sur l’ensemble des classes d’actifs (Or, commodities, indices, immobilier, etc…) comme nous le montre le graphique ci-dessous.
L’analyse de la volatilité constitue un pilier fondamentale pour gérer et améliorer le risque et les performances de nos portefeuilles. Lorsqu’elle est combinée à d’autres piliers comme la corrélation inter-marché (et donc le niveau de diversification), l’analyse du momentum, ce mix global permet de créer un portefeuille extrêmement robuste et performant.
Même si l’incertitude des marchés ne pourra jamais être remise en question, une approche Darwiniste du portefeuille fourni une solution optimale pour gérer les aléas et les risques du marché sur le long terme.
La suite dans le manuel :
Cédric Froment.
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