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L'incompatibilité structurelle entre l'homme entrepreneur et l'homme financier

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Les investissements temporaires représentent l’élément le plus liquide après l’encaisse. Généralement, ces placements sont composés d’obligations gouvernementales à court termes et/ou de certificat garanti par l’institution bancaire. Actuellement, ils offrent de très faible taux d’intérêts.
Il est vrai que lorsque cet élément d’actif représente une portion importante de l’actif total, le retour sur l’avoir des actionnaires (ROE) n’est pas maximisé. Par conséquent, certains analystes peuvent avoir l’impression que le management fait un mauvais travaille. Sur les bancs d’école, on nous dit constamment que le rôle d’un management est de maximiser la valeur de l’entreprise. L’homme financier a donc tendance à exiger que l’entreprise lui verse le surplus d’argent sous forme de dividende, au lieu de les investir dans des placements temporaires.

Cette attitude de l’homme financier diverge grandement de l’homme entrepreneur. Ces deux espèces se rencontrent régulièrement, ils ont mutuellement besoin l’un de l’autre et ils ont le même objectif d’enrichissement. Cependant, ils ne sont pas d’accord sur la façon d’y arriver.

Les investissements temporaires offrent à l’entrepreneur une sécurité face à des imprévus qui peuvent affecter toute une industrie. En effet, les entreprises qui ont le plus de liquidités s’en tirent beaucoup mieux en temps de crise.

Les placements temporaires permettent également à l’entreprise d’avoir une plus grande marge de crédit qui pourrait servir à financer certains projets. Ces placements temporaires offrent également un meilleur pouvoir de négociation face à d’éventuel créancier afin d’obtenir un meilleur taux de financement. Cela est encore plus vrai pour les petites et moyennes entreprises.

L’homme entrepreneur sait très bien qu’il coûte moins cher de se financer par des bénéfices non-répartis (Retained Earnings) que par l’émission de nouvelles actions. Cela est dû par le flotation cost, ce sont des frais que les firmes de courtages chargent pour trouver du financement. Ces frais peuvent aller jusqu’à 7%. Le fait d’émettre de nouvelles actions ou même des obligations convertibles peut également changer la structure de l’actionnariat. Cette situation peut amener des jeux politiques et par conséquent, cela peut entrainer une perte de productivité au niveau du management.

De plus, le fait d’avoir beaucoup de liquidité permet à l’entreprise d’avoir plus de choix au niveau de la taille des futurs projets.

Pour l’homme entrepreneur, l’argent est donc le nerf de la guerre. Il accumule son encaisse et ces placements temporaires afin d’augmenter son avantage compétitif. Il désire maximiser la valeur de l’entreprise autant que l’homme financier, mais il ne fera rien qui puisse nuire au positionnement de l’entreprise. La maximisation du ROE peut fragiliser le positionnement de l’entreprise et l’homme entrepreneur en est bien conscient.

Telle une partie d’échec, l’analyste doit prévoir ce qui pourrait arriver. Or, le versement de dividende spécial ne peut arriver que lorsque l’entreprise possède beaucoup de liquidité. Par conséquent, ces entreprises offrent beaucoup de potentiel de rendement. Personnellement, je préfère voir beaucoup de liquidité aux É/F, même si je sais que le ROE ou le ROA ne sont pas maximiser.

L’unique situation pour laquelle je n’aime pas voir beaucoup de placements temporaires est lorsque nous faisons faces à une entreprise à maturité. En d’autres mots, si l’entreprise détient beaucoup de placements temporaires et que le management n’est pas en mesure de produire des ROE ou des ROA au dessus des rendements obligataires pendant quelques années, cela devient de l’entêtement mal placé. Il ne reste pas moins que règle général, le placement temporaire n’est pas un mal mais bien un avantage compétitif.

 

Marty Whiteshad

 

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