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Jean-François Faustinelli: Les grandes notions de l’analyse graphique et technique quand on débute en Bourse

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Je vais tenter de vous expliquer en quelques mots ce qu’est l’analyse technique, bien qu’il existe une très abondante littérature sur le sujet, que ce soit en librairie ou sur internet. En clair : les cours boursiers ont besoin d’être représentés sur des graphiques de manière à appréhender en quelques secondes où nous en sommes par rapport à ce qui s’est passé récemment. Au milieu du chaos court terme, entre les multiples hausses et baisses, des tendances apparaissent. Il existe une infinité de théories statistiques pour analyser ces variations de cours et ces figures et tenter de prévoir l’avenir.

 

L’objectif est toujours le même : essayer d’acheter plus bas pour revendre plus haut, deviner l’avenir proche à partir des dernières données connues du passé.

 

Ce qui est souvent déroutant pour un débutant, c’est d’accepter l’idée qu’on puisse jouer en bourse sur les actions sans même savoir ce que l’entreprise produit, uniquement à partir de l’aspect visuel de son historique de cotations.

 

On sépare généralement l’analyse graphique de l’analyse technique.

 

 

 

Le bar chart, base de l'analyse graphique

 

Comment les cours de bourse sont-ils représentés ? Par une succession de bâtonnets qui apparaissent sur des graphiques d’historiques de cours.

 

Ces derniers permettent de représenter les variations passées des indices boursiers, des actions, mais aussi des devises, des taux d’intérêts ou des matières premières. Ces graphiques sont donc standardisés au niveau mondial, sur tous les marchés financiers.

 

 

 

 

Cette représentation des cours s’appelle le graphique « bar chart ». L’horizon d’investissement étant la séance du jour, le format est dit quotidien.

 

En mettant côte à côte chaque séance de bourse sur une période de trois mois sur l’action de Peugeot, nous obtenons le graphique « bar chart » suivant :

 

 

 

www.axialfinance.com

 

Le graphique « bar chart » est pratique. Il permet de visualiser en quelques secondes la situation d’un titre sur une période donnée. Ci-dessus, Peugeot est au plus haut des trois derniers mois, à 51 euros. Le plus bas est inférieur à 45 euros, à gauche sur le graphique. 

 

Le principe de base du graphique « bar chart » est donc un double axe.

 

 

 

 

En dehors de l’appréciation des prix des actions par rapport au temps qui passe, le graphique « bar chart » offre la possibilité de bien saisir les tendances qui sont apparues sur les actions au cours des derniers mois.

 

Reprenons le titre Peugeot et observons ce qui s’est passé. 

 

 

 

 www.axialfinance.com

 

 

 

  Peugeot peut se découper clairement en quatre phases. La première est une tendance baissière, à gauche. Tout comme la phase 3 au milieu. Les deux autres phases, 2 et 4, sont au contraire des tendances haussières.

 

A partir de l’observation de ces formes sur les graphiques « bar chart », s’est forgée toute une science qui porte le nom de « chartisme » ou analyse graphique. Cette technique permet entre autre, de générer des stratégies d’investissement. Elle est facile à mettre en œuvre (puisqu’elle n’exige que l’observation des graphiques « bar chart »), mais difficile à maîtriser. Il faut en effet plusieurs années d’expérience, bien souvent, pour parvenir à l’exploiter avec succès. En dehors de l’analyse des tendances passées et en cours, le graphique « bar chart » est surtout un bon moyen de représenter les cours de bourse sur l’échelle de temps que l’on souhaite. Nous avons vu plus haut que chaque bâtonnet en format quotidien représentait une séance de bourse. Il est néanmoins possible de modifier la durée d’affichage. Les traders qui achètent et revendent quelques minutes ou quelques heures plus tard, ont besoin d’observer les cotations sur une échelle de temps nettement plus courte. Chaque bâtonnet représente non plus une séance entière, mais 5, 10, 15, 30 ou 60 minutes, selon les besoins de l’intervenant. Découvrons un graphique pour trader actif sur une échelle de temps de 15 minutes.

 

 

 

 

 

Il est 16h15 sur Peugeot, les prix ont un cours d’ouverture à ce moment précis, en échelle de temps 15 minutes. Ils montent et baissent ensuite pendant un quart d’heure. Puis, ils clôturent le bâtonnet à 16h30. Ensuite débute le bâtonnet suivant de 15 minutes.

 

Il importe donc en permanence, de mettre en relation le graphique « bar chart » avec son horizon d’investissement qui détermine l’échelle de temps utilisée pour représenter les cours.

 

 

 

 

 

Vous pouvez aussi vous représenter sur le long terme les tendances de vos actions que vous avez sélectionné à l’aide des critères d’analyse fondamentale, PER, ROI… Il faudra alors choisir le format habdomadaire : chaque barre de cotation suit le modèle du dessin ci-dessus. 

 

A vous de creuser avec des ouvrages spécialisés l’analyse graphique. Il existe une multitude de configurations à apprendre. En outre, d’autres formes de représentation des cours existent : chandeliers japonais, market profile… Je me bornerais à vous dire que le débutant pense toujours quand il parvient à identifier une « pattern », soit une configuration graphique typique, que l’ensemble des gérants de sicav, épargnants, traders, boursicoteurs et investisseurs de la planète, ont vu le même signal d’achat au même moment. En réalité, nombreux sont les intervenants à avoir des besoins divergents sur les marchés financiers. En outre, nombreux sont ceux à ne pas croire à l’analyse graphique.

 

Il faut se représenter les marchés financiers comme une gigantesque arêne où s’affrontent des joueurs aux armes multiples. Ce qui provoquent un combat chaotique. Il est évident qu’un petit boursicoteur n’a pas les mêmes contraintes de liquidité qu’un gros gérant de hedge funds qui doit bouger des centaines de millions d’euros sur chacune des décisions prises. Les critères ne sont pas les mêmes. Du coup, de magnifiques signaux d’analyse graphique ou d’ailleurs d’analyse fondamentale échouent, car au même moment, des gérants ont besoin de sortir des positions du marché, car ils estiment par exemple que le pétrole est plus intéressant que le CAC 40 !

 

En parallèle de l’analyse graphique, existe l’analyse technique. Cette école consiste à calculer des indicateurs numériques à partir des données des cours boursiers : ouverture, plus haut, plus bas et clôture.

 

Nous parlons ici de la modélisation mathématique des cours de bourse. De nombreux scientifiques et chercheurs travaillent en permanence pour les fonds d’investissement à la recherche d’avantages statistiques de cette nature.

 

Les marchés financiers ont cette caractéristique de muter en permanence au fur et à mesure que la majorité des intervenants découvrent les règles du jeu. C’est une modification perpétuelle. Naturellement, une majorité de joueur doit perdre au profit d’une minorité. Les sommes échangées sont souvent à somme nulle. Ce qui est perdu par les uns est gagné par les autres.

 

Voici un exemple d’un graphique d’action accompagné de 4 indicateurs d’analyse technique, qui se mélange avec l’analyse graphique.

 

 

 

 

 

Cet exemple est extrait du livre JOUER A LA BOURSE QUAND ON TRAVAILLE de Fabien Lignon.

 

Au sein de l’analyse technique, vous devez retenir qu’il existe deux grandes approches. La première est l’analyse technique discrétionnaire. Ses adeptes l’utilisent pour stimuler leurs feelings, intuitions et autres afin de prendre des décisions. Tous les signaux ne sont pas suivis à la lettre. Ils sont mélangés avec d’autres critères, tout particulièrement un, qui s’appelle l’expérience !

 

Le deuxième courant est l’analyse technique dite systématique. Cette fois ci, il s’agit d’opérations boursières ultra informatisées. On programme des stratégies dans des logiciels boursiers avec des régles d’achat et de vente répétitives et les ordinateurs transmettent les ordres directement sur les marchés. L’intervention humaine devient très limitée. La plupart de ces types de joueurs se contentent de surveiller que les ordinateurs travaillent bien, ne bugent pas et consacrent leur énergie à la mise au point de nouveaux modèles de jeu plus performants encore.

 

Tout dépend des profils psychologiques. Si vous êtes à caractère matheux, misez sur l’analyse technique systématique. Si vous êtes intuitif et visez le court terme, faîtes de l’analyse technique graphique avec quelques indicateurs.

 

De même si vous visez le moyen long terme, vous pouvez mixer l’analyse fondamentale avec l’analyse graphique en échelle de temps une barre égale une semaine de cotation.

 

 

 

Jean-François FAUSTINELLI

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