Ces produits familiers des investisseurs style « père de famille » présentent normalement une plus grande sécurité financière. Ils s’adressent donc à ceux qui ont une vision plus patrimoniale que spéculative des marchés financiers. Les obligations permettent plus facilement de trouver du rendement régulier. Attention néanmoins à ne pas les sous estimer. Le krach obligataire de 1994 en France en a ruiné plus d’un. Les obligations sont dépendantes des variations sur le front des taux d’intérêts. Des crises se manifestent régulièrement dans ce domaine.
C’est un titre négociable représentant un droit de créance
En fait, une obligation, c’est un prêt fait à un Etat, un établissement public ou une sociéte privée ; on parle alors d’emprunt. Une obligation a une durée de vie (7 ans par exemple) à la suite de laquelle elle vous est remboursée.
Principaux paramètres
- La devise dans laquelle elle est émise;
- La valeur nominale de l'obligation, appelée le pair;
- Sa date d’échéance (aussi appelée maturité);
- Le mode de remboursement (on dit aussi «d'amortissement ») : en une seule fois à l'échéance (in fine) ou par tranches, ou encore jamais (obligations perpétuelles);
- Le prix de remboursement, c'est-à-dire le montant, en pourcentage du pair, qui sera remboursé à l'échéance;
- Le taux d'intérêt de l'obligation et le mode de calcul de celui-ci;
- La périodicité (souvent annuelle) des versements d'intérêt, appelés coupons.
Les obligations sont cotées tous les jours sur les marchés financiers en fonction des taux d’intérêts.
Sens de l’évolution d’une obligation en fonction des taux :
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Obligation à taux fixe
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Obligation à taux variable
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Les différents types d’obligations
Les obligations à taux fixe : comme son nom l’indique, ces obligations ont un taux d’intérêt qui est déterminé à l’avance sur le nominal : vous percevez donc un coupon constant sur toute la durée de l’emprunt.
Les obligations à taux variable : une obligation à taux variable est une obligation dont les coupons, mais pas le prix de remboursement, sont indexés sur un taux de référence qui peut être le libor, (London Interbank Offered Rate), l'Euribor ou une autre référence tel que l'indice des prix à la consommation ou l'indice du taux de construction.
Les obligations convertibles en actions : ce sont des obligations échangeables contre des actions de la société qui émet l’emprunt. Cette convertibilité n’est possible que dans un laps de temps donné et procure, en général, un rendement inférieur.
Les obligations assimilables du Trésor (OAT) : ce sont des emprunts d’Etat émis pour une durée de 7 ans minimum et 50 ans maximum. Leur crédit est celui de l'Etat, qui bénéficie de la meilleure signature (note AAA accordée par les agences de notation). Il s'agit donc de titres de dette de l'Etat. Les OAT sont soit à taux fixe (pour environ 475 milliards d'euros mi-2005), soit à taux variable (pour près de 100 milliards d'euros), soit à taux indexé sur l’inflation, soit en capitalisation (coupon zéro). Précision sur ces dernières : le souscripteur ne touche aucun coupon pendant la durée entière de l’obligation ; cependant, son prix d’émission est inférieur au remboursement ou alors il reçoit une prime au terme.
Les obligations à bons de souscription d’actions (OBSA) : vous verrez souvent ce terme dans les journaux financiers. De quoi s’agit-il ? Ce sont des obligations à taux fixe auxquelles sont attachés un ou plusieurs bons permettant de souscrire à de nouvelles actions de la société. Ces bons font l’objet d’une cotation à part et ils peuvent être très spéculatifs.
En pratique : comment miser sur les obligations ?
1) À travers un OPCVM (définition du fonctionnement un peu plus loin). Sauf si vous souhaitez conserver les obligations jusqu'à l'échéance, pour la rémunération régulière qu'elles offrent et la sécurité du capital, vous avez tout intérêt à investir à travers un OPCVM obligataire. Ces OPCVM sont gérés par des experts qui peuvent, beaucoup mieux qu'un particulier, négocier les prix d’achat et de vente des titres, ainsi que les frais de transaction.
2) En direct : si vous achetez des obligations en bourse, ou des OAT, vous devrez vous prêter à une certaine gymnastique intellectuelle, car leur mode d’acquisition est spécifique. Le prix d’une obligation s’adapte en effet en permanence au niveau des taux d’intérêt des marchés financiers sur des durées équivalentes, afin que tous les titres de même durée servent un même taux.
Prenons un exemple simple : une obligation d’une valeur de 100 euros est émise avec un taux d’intérêt annuel de 5 % pendant dix ans, soit un coupon de 5 euros par an. Si les taux d’intérêt montent à 10 % le jour où vous achetez l’obligation, vous la paierez seulement 50 euros, car son prix aura été ajusté de telle sorte que les cinq euros de coupon correspondent aux taux du moment (50 euros X 10 % = 5 euros).
A l’inverse, si les taux diminuent à 3 %, le prix de l’obligation aura monté à 166 euros : ainsi, les cinq euros de son coupon correspondront bien à un taux de 3 % (166 X 3 % = 5 euros). Dans la réalité, cet impact est amoindri par le temps. Au fur et à mesure qu’une obligation se rapproche de la date d’échéance, elle est de moins en moins sensible aux évolutions des taux.
La valeur d’une obligation cotée est toujours exprimée en «pourcentage» de son nominal, hors coupon couru (c’est-à-dire sans tenir compte de la partie du coupon qui sera détachée). Il faut donc effectuer des calculs précis pour savoir combien de titres acheter en fonction de la somme que vous êtes prêt à investir.
Jean-François FAUSTINELLI