Les prix Pinocchio visent à mettre en lumière les pratiques douteuses et les faux discours des multinationales.
Catégorie Greenwaching: EDF: Un Nucléaire sans CO2
Dans la catégorie « Greenwashing », c’est EDF qui est ressortie du lot, en raison de ses campagnes publicitaires profitant de la tenue de la COP à Paris pour faire la promotion de l’énergie nucléaire qu'elle présente comme « sans CO2 ».En réalité, en raison notamment de l’extraction et du transport de l’uranium, l’empreinte carbone de l’électricité nucléaire est loin d’être nulle, et significativement supérieure à celle des énergies renouvelables.
EDF a déjà été poursuivie devant le Jury de déontologie publicitaire à plusieurs reprises par des associations écologistes et antinucléaires (le Jury leur a donné raison dans les deux avis qu’il a rendu à ce jour), qui ont également déposé plainte devant le Tribunal de grande instance pour « pratique commerciale trompeuse ».
Les deux autres nominés dans cette catégorie étaient Engie, pour sa très soudaine et suspecte conversion à la transition énergétique, et Yara, le leader mondial des engrais synthétiques, qui s’est approprié le slogan de « l’agriculture climato-intelligente » pour repeindre en vert son modèle commercial.
Catégorie Lobby : Chevron
C’est Chevron - habituée de ce genre de prix - qui s’est distinguée, pour la manière dont elle a imposé le gaz de schiste à l’Argentine et dont elle essaie de l’imposer à l’Europe, sans trop de succès à ce jour.La nomination de Chevron, comme celle de Total dans la même catégorie, illustre la tentative actuelle de l’industrie pétrolière d’imposer le gaz - y compris et surtout le gaz de schiste - comme solution privilégiée pour remplacer le charbon, aux dépens d’une véritable transition énergétique.
Investissement dans le CO2: BNP Paribas
C’est BNP Paribas qui s’est imposé dans cette catégorie. La banque française est l’un des principaux financeurs du charbon et des autres énergies fossiles au niveau mondial. BNP Paribas a triplé ses investissements annuels dans le secteur charbonnier entre 2005 et début 2014. En tout, sur cette période, la banque y a consacré 15,6 milliards d’euros.Les cinq plus grandes banques françaises – BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole, Natixis et Crédit mutuel-CIC - ont investi collectivement pas moins de 129 milliards d’euros dans le secteur des énergies fossiles entre 2009, année du sommet de Copenhague sur le climat, et 2014.
Sources: Olivier Petitjean