Ainsi, dans une situation financière délicate, l’entreprise Alpiq et propriétaire de centrales nucléaires, a mandaté l’agence de relations publiquesHirzel Neef Schmidpour mettre sur pied le plan d’attaque en 5 phases.
C’est laBasler Zeitungqui a eu le courage de publier ces informations car les pressions politiques et financières sont importantes pour ceux qui osent s'attaquer de front à ce puissant lobby.
On peut noter que cette stratégie est importée de l'industrie du tabac.
Unefusée à 5 étages
1.L’appui des Universités
Hirzel Need Schmid voulait mandater le domaine académique pour apporter une légitimation d'autorité scientifique à la démarche. Dans ce domaine, il est assez facile de trouver un/des professeurs en recherche de fonds qui sont prêts à accommoder les résultats en faveur du mandant.S'appuyer sur une pseudo légitimité scientifique via un Docteur quelconque permet de créer la base du processus.
2.Peur de perdre des emplois
En grand classique, le deuxième étage s'appuie sur la légitimation au niveau des emplois. Dans ce cas, les 2 partis politiques: le Parti Démocrate Chrétien et le Parti Socialiste étaient sollicités pour faire monter la pression médiatique en jouant en particulier sur la peur de perdre des emplois.3.Une Campagne Presse-TV-Internet en support
Certains médias alémaniques étaient pressentis pour publier des interviews de personnalités pour permettre l'encrage de la stratégie dans la population.4.Neutraliser les adversaires et les avis contraires
Le quatrième axe devait s’occuper de neutraliser les adversaires pressentis en s'appuyant sur les travaux et les légitimités des scientifiques5.Utiliser les insider
Les lobbyistes devaient travailler avec des élus-clés au Parlement, dont Yannick Buttet (PDC/VS) ou Roger Nordmann (PS/VD) qui sont tous les deux fortement impliqués dans la stratégie énergétique suisse. Sans se démonter, Yannick Buttet, trouve cette opération tout à fait normal et ne se sent pas instrumentalité. "Au Parlement, chaque secteur économique développe des stratégies pour défendre ses intérêts. Personnellement, il s’agit de savoir si, au bout, on défend l’intérêt général."La divulgation du plan d’Alpiq met une nouvelle fois en cause le rôle trouble des agences de communication. Pour Carlo Sommaruga (PS/VD), «il est intéressant de voir la mécanique d’un tel lobby dévoilée au grand jour. Notamment quand on cherche à obtenir une étude orientée, comme pour le tabac.»
Sources: Bazler Zeitung, LeMatin.ch