Du côté des banques, la Banque Nationale Suisse va devoir faire face à ses actionnaires lors de la prochaine assemblée générale fin avril pour ses investissements douteux dans le schiste et charbon américain.
Les investisseurs font pression sur les majors pétrolières
Une douzaine d’investisseurs ont demandé à ExxonMobil de se soumettre à un « stress test environnemental». Ils appuie leur requête sur les découvertes du procureur de l’Etat de New York, Eric Schneidermann, qui a lancé une enquête sur la stratégie de la major afin de cacher l’impact du pétrole et du gaz sur le climat. Les premiers éléments montrent que dès les années 80, ExxonMobil avait découvert les impacts négatifs sur le climat et avait mis sur pied un plan systématique afin d’affirmer le contraire.En début d’année, le géant du charbon Peabody avait capitulé face aux preuves découvertes par le procureur Schneidermann et admis la falsification de rapports afin de dénigrer le changement climatique.
La famille Rockefeller qui est à la base de la création du géant ExxonMobil a qualifié sa progéniture de «moralement condamnable» et a abandonné ses dernières actions dans ce qui fut à l’origine Standard Oil.
La fronde vient de grands fonds d’investissement comme le californien Calpers, le fond de pension de l’Etat de New York et de la puissante Church of England. Ils ont demandé qu’Exxon publie une évaluation annuelle sur l’impact financier sur ses réserves pétrolières et l’objectif du maintien du réchauffement à 2 degrés.
Le CEO de ExxonMobil, Rex Tillerson, se refuse pour l’instant à toute inflexion, mais la situation pourrait rapidement évoluer pour celui qui a touché un chèque de 27,3 millions $ en 2015 afin de diriger la major.
Chevron, l’autre géant américain, est également pressé par ses actionnaires est soumis à ces mêmes tests.
En Europe, les boards de Total, Shell, Statoil ou BP ont accepté la proposition de la Churche of England et la proposition avait été acceptée par une large majortié des actionnaires.
La Banque Nationale Suisse prochaine sur la liste
En Suisse la Banque Nationale Suisse a refusé d’accéder à une requête de plus de 20 actionnaires afin de débattre lors de sa prochaine assemblée générale du respect de sa charte éthique et d’abandonner ses investissements dans le charbon, le gaz et le pétrole de schiste américain.La BNS détient notamment pour 625 millions $ d’actions dans ExxonMobil, 307 millions $ dans Chevron et 5 millions $ dans Peabody. Son porte-feuille d’actions dans les énergies fossiles et de schiste US dépasse les 2 milliards $.
Outre le fait d’avoir perdu plus d’un milliard $, la BNS refuse de mettre un terme à son comportement. Nul doute que le sujet fera des vagues lors de l'assemblée générale du 30 avril.
Les cantons n’ont pas encore fait connaître leurs opinions sur le sujet mais il serait étonnant qu’ils restent insensibles à ce sujet.
Il se pourrait bien que la contagion de désinvestissement atteigne l’UBS et le Crédit Suisse qui soutiennent dans des investissements massifs les énergies polluantes.