C'est une situation de plus en plus périlleuse pour les hydrocarbures de schiste et précarise des entreprises restantes. Celles-ci deviennent la proie des majors tel ExxonMobil, Chevron ou ConocoPhillips ou les prédateurs financiers comme Blackrock, UBS ou Goldman Sachs.
Très dispendieux à extraire et à raffiner, le pétrole de schiste nécessite des taux d’emprunts très bas et un baril très élevé. Avec la chute de plus de 50% des cours depuis juin 2014, les liquidités des entreprises se sont écroulées et les liquidités se sont taries.
Baisse de la production et des forages
Depuis quelques mois, le nombre des fermetures de sites d’exploitation ont explosé passant de 1'592 forages actifs à 652 au 11 septembre 2015 et des milliers d’emplois ont été passés à la trappe afin d’améliorer, sans y atteindre, la profitabilité. Le processus s’est même emballé depuis le mois de mai alors que les producteurs espéraient encore un rebond du baril.Les faillites qui ont commencé à toucher le secteur inquiètent Wall Street qui a abondamment déversé ses milliards dans ce nouvel eldorado. Faisant miroiter un potentiel illimité de gains financiers, les producteurs se sont lancés dans une course effrénée à l’investissement et à la production sans en avoir évalué la réalité du marché. Ils ont contracté pour des centaines de milliards $ de prêts et de crédits auprès de Wall Street et des grandes banques comme Goldman Sachs, JP Morgan, Bank of America ou UBS.
Les Grandes Banques tentent d'écouler les junk bond
Aujourd’hui, c’est la ruée pour se défaire de ces créances devenues toxiques et qui sont estimées à plus de 200 milliards $. Plus personne n’en veut à part les fonds spéculatifs comme Blackrock, ou les grandes majors prêtes à racheter les producteurs insolvables pour 1$ symbolique.Le secteur a perdu plus de 32 milliards $ depuis le début de l’année alors que la perte 2014 avait juste dépassé les 30 milliards $.
Augmentation des défauts de paiement
Du coup, une majorité de sociétés de schiste, naguère chouchoutées par les investisseurs, sont à présent dans une situation financière déplorable et 11 faillites sont à déplorer. Le mouvement devrait s'accélérer alors que les prévisions de prix pour les mois à venir sont au mieux stable ou pire à la baisse.Ce qui devait être une nouvelle ruée vers la richesse et l'accès à une énergie bon-marché, est en train de tourner au vinaigre avec des sites fortement pollués, de graves problèmes de santé pour les populations locales, des entreprises qui ferment et le rêve américain d'indépendance énergétique qui tourne au cauchemar.