Cette nouvelle aurait pu passer totalement inaperçue, si Greenpeace n'avait pas fait une offre surprise d'achat. En effet, l'ONG avait l'intention d'acheter ces actifs afin de les fermer et de laisser le charbon polluant dans le sol.
Vattenfall sous pression pour se séparer de ses activités fossiles
Tout avait commencé en septembre 2015 quand Vattenfall avait lancé un appel d'achat pour se défaire de 5 centrales à charbon et autant de mines en Allemagne. Depuis plusieurs années sous pression des ONG et du Gouvernement, le géant suédois a été contraint d'orienter ses activités dans le renouvelable. La moitié du lignite (un charbon à forte teneur en carbone) européen est situé en Allemagne, dont 25% est exploité par Vattenfall.Ainsi en 2010, Greenpeace avait mené l’assaut contre le siège de l’opérateur à Stockholm, s’enchaînant à la porte d’entrée, descendant en rappel le long des façades. En 2015, rebelote, les activistes suédois affichaient un gigantesque portrait de Mikael Damberg sur la façade de son ministère avec pour message : «Laissez le charbon de Vattenfall dans le sol.»
Vattenfall: direction énergies renouvelables
Au lieu de fermer ses mines et ses centrales, Vattenfall avait préféré vendre ses actifs. C'est là que Greenpeace Suède a soumis une offre d'achat face au géant Tchèque EPH.Mais Vattenfall a préféré prendre l'offre financièrement plus importante et bien qu'elle se gargarise aujourd'hui de communiqué de presse «Vattenfall est en route pour devenir une entreprise neutre sur le plan climatique» le vernis vert est quelque peut entaché.
La cession devrait être effective au 31 août 2016 et le montant de la transaction n'a pas été divulguée.
L'Allemagne face à ses objectifs de CO2
En Lusace, le secteur charbonnier emploie 8'000 personnes et le géant suédois avait prévu 4'000 licenciements d'ici à 2030. Tant que l'Allemagne ne prend pas des mesures pour taxer la production charbonnière, l'activité reste rentable.La production de lignite est une machine a générer des bénéfices avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Vattenfall avait amorti ses investissements ce qui lui servait de "cash machine". Même si EPH ne pourra exploiter que pendant cinq ou dix ans, ce sera cinq ou dix ans de rentes pures. »
De son côté Vattenfall est intéressée aux barrages suisses dont ceux d'Alpiq ainsi qu'aux barrages hydroélectriques français propriété d'EDF. La législation européenne devrait forcer EDF a se séparer de ses barrages dans les années à venir.