L'Ukraine doit 5 milliards $ à Gazprom et la question est de savoir qui va sortir le porte-monnaie car le pays est sur la paille: les Européens qui font le forcing pour voir le pays pencher du "bon" côté? Le FMI qui pourrait avancer une partie de la somme? Ou est-ce que les Européens pourraient totalement ignorer cette facture et court-circuiter la Russie?
Le président Piotr Porochenko reste calme au sujet de ses négociations gazières avec la Russie et l'UE. Les collaborateurs du dirigeant ukrainien ne cachent plus leurs plans de se faire livrer le gaz russe par un "pays tiers" et ne pas rembourser Gazprom.
Les impôts des Européens pour payer la facture ukrainienne? Pas encore
De manière inattendue, la chancelière allemande Angela Merkel a ouvertement critiqué les autorités de Kiev. "Que l'Ukraine ne s'attende pas à ce que tout le monde règle les problèmes qu'elle est la seule à pouvoir résoudre", a-t-elle déclaré.La chancelière s'est exprimée ainsi après un entretien avec le premier ministre slovaque Robert Fico à Bratislava. Robert Fico appelle à être réaliste et il refuse fermement de "cotiser pour les dettes de l'Ukraine" mais exprime sa solidarité idéologique envers Kiev. Tout en précisant que "toute aide en termes de fourniture de gaz doit obligatoirement se faire sur une base commerciale".
Le gouvernement slovaque est visiblement prêt à fournir du gaz à l'Ukraine, mais moyennant finances. Pas folle la guêpe!
Ainsi l'Ukraine pourrait acheter du gaz à l'Europe et by-passer Moscou qui se retrouvera avec une facture de 5 milliards $ toujours impayées.
Si telle est la stratégie, la Russie restera publiquement humiliée par cette dette impayée. Ce serait un précédent extrêmement dangereux d'autant que la Chine et l'Asie sont en train de s'accaparer des capacités de livraison du géant énergétique Russe. L'Europe risque de se retrouver devant une crise énergétique avec sur les bras un pays fort encombrant noyé dans la corruption.