La douloureuse sera majoritairement payée par les pays tandis que les majors pétrolières (Total, BP, Shell, Chevron,Exxon, etc.) ont diminués leurs coûts de 8% cette année alors qu'elles représentent 10% de la production mondiale.
Les majors préfèrent attendre: les bénéfices en seront plus juteux
En 2014, le plus gros des dépenses d’explorations sont payées par les compagnies nationales des pays producteurs comme la Russie, la Norvège, l’Arabie saoudite, la Chine, etc. qui devraient augmenter leurs dépenses de 10%.Aux USA, les majors du schiste couvrent la quasi totalité des hausses des dépenses d'exploitation grâce au généreux financement de Wall Street via les dollars imprimés gratuitement par la Banque Centrale Américaine.
A l’inverse des majors qui assurent leurs juteux dividendes en réduisant leurs dépenses, les pétro-pays dépendent de leurs entrées pétrolières pour balancer leur budget et assurer leur paix sociale interne. Ces pays se sont lancés dans une course-poursuite aux investissements suicidaires.
Augmentation au Moyen-Orient et aux USA
La baisse de production est particulièrement sensible au Moyen-Orient. Pour rester dans la course, ces pays vont devoir augmenter leurs dépenses de 10%. Les USA suivent la tendance avec des dépenses en hausse de 8% essentiellement concentrée dans les hydrocarbures de schistes. Dans le reste du monde, c’est le calme presque plat.Le prix du baril passe sous les 90$
Etrangement malgré la situation géopolitique et les prévisions pessimistes de production de pétrole, le prix du baril dégringole depuis le début de l’été. Il est même passé brièvement sous la barre des 90$ cette semaine à New York.Cerise sur le gâteau, l’OPEP a été pris la main dans le sac en produisant 1 million de barils jour de plus que les quotas imposés. C’est que certains pays se doivent de vendre un maximum de pétrole pour faire face à leurs dépenses. Mais vous pensez bien qu'avec ce genre de nouvelle, tout donne à penser que le monde croule sous le pétrole et les traders ne peuvent que constater la baisse de l'or noir.
Pas bon pour les investissements
Cette baisse du baril va certainement décourager de nouveaux investissements et conforte le gel des investissements des majors pétrolière. Cependant, cette situation peut rapidement évoluer dans l’autre sens pour voir le baril battre le record de 147$ vieux de 2008.Apparemment, les USA semblent les mieux placés avec leur facilité déconcertante à augmenter leur production (brut, éthanol, schiste, off-shore). En 2015, les USA n’importeront plus que 9,3 millions de barils jour pour répondre à leur consommation de 18,5 millions b/j. Mais combien de temps durera le mirage du schiste américain? Pas jusqu'aux élections de 2016 pensent certains.
Les majors pétrolières ont toujours un coup d'avance. Il est certain que les pays producteurs, comme la Russie, vont devoir revoir leurs stratégies d'investissement. Il leur suffirait de réduire (ou d'annoncer une diminution) leurs exportations pour immédiatement voir rebondir le prix du baril.
Peak oil: à la recherche d'un pétrole de plus en plus cher
La situation actuelle est un formidable alerte pour les consommateurs de pétrole. L'époque du pétrole bon marché se termine. Sur la table, il ne reste que les sources extrêmement difficiles et onéreuses à extraire comme le schiste, le bitume, l'Arctique, le off-shore très profond.Qui aura les poches assez profondes pour extraire ce pétrole et est-ce que notre économie mondiale pourra se le payer? Les majors ont beau jeu d'attendre en fumant un cigare et en écoutant un bon vieux Jane Birkin.
Réponse durant les élections américaines?