De 2010 à 2013, les prix de production ont bondi de 49,6 € par mégawattheure à 59,8 euros/MWh (+20,6 %) à cause des maintenances et de la sécurité depuis Fukushima, passant de 1,75 milliard € en 2010 à 3,8 milliards en 2013.
Toutes les composantes des charges d'exploitation ont augmenté. Selon la Cour des comptes, la raison principale de ce renchérissement réside dans le choix d'EDF de prolonger la durée d'exploitation des réacteurs au-delà de quarante ans.
« Le projet industriel d'EDF visant à réaliser les investissements sur le parc existant pour permettre le prolongement de sa durée de fonctionnement nécessite une augmentation des dépenses d'achats et de logistique ainsi qu'une forte évolution des effectifs. Il explique en partie cette forte évolution des coûts d'exploitation, notamment sur les dernières années. »
Le montant des investissements annuels a été multiplié par 3 depuis 2008.
Dans le plan industriel d'EDF pour la période 2014-2025, la moitié de ces investissements correspond à des engagements liés à la sûreté. Une partie de ces dépenses doit permettre d'appliquer les prescriptions faites par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à la suite des évaluations à la suite de la catastrophe de Fukushima.
Ces travaux représentent un montant total estimé à 11 milliards € et conditionnent l'allongement de la durée de vie des réacteurs. Ces investissements de sûreté, dans la perspective du prolongement de leur durée d'exploitation, concernent également les réacteurs de « troisième génération », pour un coût d'environ 1,6 milliard d'euros par an sur cette période.
1 Milliards € de maintenance annuelle
L'autre moitié des investissements correspond à la maintenance :1 milliard € par an ainsi qu'à la rénovation ou au remplacement des pièces dont la durée de vie est inférieure à 40 ans (1,3 milliard par an).
Le montant des investissements pour prolonger la durée d'exploitation des réacteurs au-delà de 40 ans s'avère un gouffre financier. « Même si un chiffrage à un tel horizon est par nature un exercice très incertain, le total des investissements sur la période 2011-2033 atteindrait environ 90 milliards d'euros (valeur 2010), environ 110 milliards d'euros courants. » selon la Cour des Comptes.
Gestion des déchets: 16 milliards € et démantèlement 34 milliards €
Pour la gestion des déchets comptez 16,3 milliards d'euros, et pour le démantèlement: 34,4 milliards! Cependant la Cour souligne "que les révisions de devis « parfois significatives » sur des opérations en cours « font craindre des surcoûts pour les opérations à venir ».
Au total, les charges futures de démantèlement, de gestion des combustibles usés et de gestion des déchets figurent dans les comptes des exploitants, sous forme de provisions, pour un montant de 43,7 milliards d'euros en 2013.
Chère énergie nucléaire?
Avec des infos: Cour de comptes, Le Monde.fr