Ces conditions doivent encore être approuvées au niveau des gouvernements, et il n'y a aucune garantie que Kiev soit prêt à accepter la désescalade du conflit gazier.
La position de la Russie reste inchangée: elle demande le remboursement de la dette pour le gaz déjà fourni, un paiement à l'avance pour les futurs approvisionnements et une restructuration de la dette. De son côté, l'Europe se demande qui va payer la facture
L'Ukraine s'est engagée à rembourser 2 milliards $ avant la fin du mois d'octobre, et 1,1 milliard $ de dette seront restructurés et versés à Gazprom d'ici la fin de l'année.
Tu paies, je te livre
Gazprom fournira à l'Ukraine 5 milliards de mètres cubes de gaz selon le principe du take-or-pay et réservera une option pour livrer des quantités supplémentaires si besoin.Tous ces approvisionnements ne seront effectués que par prépaiement. Les conditions mentionnées resteront en vigueur pour la saison automne-hiver 2014/2015. Les décisions définitives seront prises après les consultations entre les gouvernements russe et ukrainien. Une nouvelle réunion est prévue cette semaine.
Le calcul est simple: pour la livraison de 5 milliards de mètres cubes de gaz Kiev devra débourser 1,915 milliards $. Autrement dit, en ajoutant le remboursement de la dette de 3,1 milliards de dollars l'Ukraine devra trouver dans les mois à venir près de 5 milliards $ pour les reverser à Gazprom.
Les conditions du compromis évoquées par le ministre Alexandre Novak ne correspondent pas aux conditions préalables avancées par le groupe ukrainien Naftogaz début septembre pour solder le litige gazier avec la Russie. Mais aujourd'hui, les exigences initiales de Kiev semblent être oubliées.
L'Europe grince des dents. Le FMI pourrait payer la facture
Les négociations pourraient être remises en cause par les européens qui ne sont pas vraiment prêts à mettre la main au porte-monnaie. Car si quelqu'un va devoir payer la facture, l'Ukraine semble être la dernière sur la liste des potentiels payeurs. Le pays n'a plus un sous en poche et la situation n'est pas meilleure du côté de la France ou de l'Allemagne.Washington pourrait ne pas apprécier le compromis gazier entre Kiev et Moscou, même si objectivement l'Ukraine a besoin de gaz russe, notamment à cause de la réduction de la production locale de charbon. La majorité des systèmes de chauffage ukrainien fonctionnent au gaz.
Une option réside via le FMI (Fonds monétaire international) qui pourrait directement rembourser Gazprom à titre d'aide financière au profit de Kiev.
Avec l'hiver qui approche, le compte à rebours a débuté. Rendez-vous en décembre pour y voir plus clair!
avec rianovosti