- Californie: C'est l'Etat de choc!
- En 3 semaines, l'EIA a revu totalement ses chiffres
- Texas: un premier procès gagné contre l'industrie et la pollution
- L'Angleterre mise tout son dernier espoir de produire du gaz et du pétrole
- Après la Pologne, l'Ukraine ou la Russie?
AIE (Agence Internationale de l'Energie) et l'EIA (Energy Information Administration)
Avant le grand déballage sur les huiles de schiste, l'Agence Internationale de l'Energie avait annoncé que pour que les USA deviennent "indépendant" énergétiquement en 2035, ils devraient forer 45'000 puits par an (1 puits toutes les 12 minutes) jusqu'en 2035. Mais cette rhétorique est tombée à l'eau avec l'annonce de l'EIA et du gouvernement américain qui annonce un maximum de production de schiste entre 2018 et 2020 déjà.L'EIA (Energy Information Administration) est en mode panique depuis quelques semaines et balance des infos alarmistes. Elle vient d'effacer plus de 60% des capacités de production américaines de schiste et suggère au Gouvernement de remettre les pieds au Moyen-Orient afin de réactiver les livraisons de pétrole d'ici à 2020.
Californie
C'est le choc en Californie et aux USA. Le Los Angeles Times a publié un article sur la chute de 96% du potentiel de fraking dans l'Etat. L'EIA (Energy Information Administration) avait estimé le potentiel à 13,6 milliards de barils. L'annonce a fait l'effet d'une bombe et l'EIA a du confirmer la nouvelle. Aujourd'hui après avoir utilisé une machine à calculer et excel, l'Agence confirme qu'il n'y a que 600 millions de barils qui sont exploitables! Comment les américains en sont arrivés là?Voici comment le mythe californien du champs de Monterey a été créé.
En 2011, l'EIA avait demandé à l'entreprise INTEK Inc d'estimer la quantité d'huiles de schiste des champs de Monterey. A la même époque, au Dakota du Nord et au Texas, c'était la ruée sur les forages de schiste. Il fallait donc faire saliver les investisseurs pour les attirer en Californie. INTEK se basa sur un report (opaque) prévu initialement pour des investisseurs d'une compagnie pétrolière, pour annoncer le chiffre pharamineux de 15,4 milliards de barils soit le 64% des réserves américaines. Ni une, ni deux, l'EIA reprit ce chiffre à son compte et l'Université de la Californie du Sud réalisa sa propre étude économique qui annonça 2,8 millions d'emplois supplémentaires d'ici à 2020 et 24,6 milliards $ par an de taxes. Waow!
Mais les premiers tests, en grandeur réel, ont été catastrophiques et c'est là que l'on a repris les machines à calculer et discuté avec des géologues.
Il est intéressant de noter que l'on avait également demandé aux génies d'INTEK Inc d'estimer tous les autres champs de schiste aux USA du Bakken, au Texas en passant par l'Ohio. C'est avec ces chiffres que le Président Obama avaient annoncé l'indépendance énergétique du pays et qu'aujourd'hui les USA se retrouvent bec de gaz au niveau géopolitique des énergies. Il va falloir qu'ils repartent en guerre!
Texas
La Texas Rail Road Commission a publié ses chiffres de transport de pétrole pour le mois de mars au Texas. Cette commission reporte toute la production d'huile de schiste dans cet Etat du sud. C'est là, que le problème vient de surgir. Les chiffres de l'EIA, basé à Washington et la Texas Rail Road ne sont pas du tout les mêmes.Depuis le début de l'année, l'EIA ne cesse de publier des chiffres en hausse constante et linéaire alors que la Texas Rail Road enregistre une baisse à cause des rigueurs de l'hiver. N'allez surtout pas croire que le gouvernement pourrait manipuler les chiffres. C'est bien connu, les américains ne manipulent jamais les données surtout quand il s'agit de pétrole ou de gaz.
Premier procès gagné par des habitants: en cause la pollution
Après 3 années de batailles judiciaires, Bob et Lisa Parr ont gagné leur procès contre la compagnie pétrolière américaine Aruba Petroleum, Texas. Cette affaire constitue le premier verdict d'un jury sur l'exploitation du gaz de schiste aux Etats-Unis. De plus dans l'entre des Bush: le Texas! (lire article)
Aruba Petroleum doit verser 2,95 millions $ de dommages et intérêts pour avoir foré des puits près du ranch de la famille, entraînant selon elle, une détérioration de sa santé et de celle de ses animaux. Aruba a fait recours.
New York
La Banque Barclays pense que si le boom des gaz de schiste continue, c’est à cause des loups de Wall Street. Les golden boys ont trouvé le moyen de créer des produits structurés à haut risque (tiens encore eux) pour financer les nombreux forages non-profitables. Ces derniers se sont multipliés par 9 depuis 2010. Si les 97 entreprises d’huiles de schistes notées par l'agence de notation S&P, 75 se trouvent sous le seuil d’investissement. L’injection massive de billets par la banque centrale (QE) permet à l'industrie de continuer à réaliser ses nombreux forages.Washington
La Cours Fédérale américaine a repoussé la plainte des lobbys de l’industrie et des énergies fossiles contre l’institut fédéral EPA qui voulait imposer des limites d’émissions de CO2 notamment dans l'exploitation du charbon et des gaz de schiste. Quelques jours plus tard, le Président Obama a lancé de nouvelles propositions pour diminuer (un tout petit peu) les émissions de CO2 aux USA.L'administration Américaine prévoit que la production d'huile de schiste pourrait atteindre un plateau d'ici à 2018-2020 pour ensuite diminuer.
Angleterre
Plus les forages de la mer du Nord s'épuisent rapidement, plus le Gouvernement montre des signes d'impatience. Le Premier Ministre Cameron pense que les forages de schiste pourront "sauver" le pays. Les explications de ce comportement est à chercher dans le passé qui est encore bien présent.L'Angleterre avait vécu un traumatisme lors de la première et surtout la deuxième guerre mondiale. La dépendance du brut américain avait presque mit l'armée de sa majesté à genou. Si les Allemands avaient pu couper la route maritime pétrolière entre les USA-UK, le pays n'aurait pu faire décoller son aviation ou déplacer son armée.
Les premiers résultats sont prévus pour l'année prochaine. Nous n'avons pas encore la date de la première désillusion.