Ainsi il passera aux oubliettes les subventions sur les carburants et l'électricité alors que le Caire finance à hauteur de 25 % les prix de l'énergie. L'essence super 92 va augmenter de 40%, la Super 80 de 78% et le Diesel utilisé par les microbus et les transports en commun, + 63 %. L'électricité devrait doubler graduellement durant les 5 ans à venir.
30 centimes d'euro pour 1 litre d'essence
En Egypte, les prix de vente des carburants sont parmi les plus bas au monde avec 30 centimes euro le litre. L'abandon des subsides permettra au pays de réduire sa consommation pour stabiliser son budget.Cette habitude de supporter financièrement les carburans date de l'époque où l'Egypte exportait son or noir. Depuis, le pays a atteint son peak oil et doit importer son précieux liquide aux monarchies du Golf. Ce n'est pas la première fois qu'un dirigeant égyptien souhaite abolir ce privilège, mais à chaque fois la rue avait réussi à faire infléchir le gouvernement. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne?
Le Président Sissi, élu avec 97% des voix en mai 2014, 11 mois après avoir destitué l’islamiste Mohamed Morsi, a défendu cette hausse. «Que nous le voulions ou non, ces décisions devaient être prises, maintenant ou plus tard. Il vaut mieux affronter la situation plutôt que de laisser le pays couler».
Le gouvernement a également approuvé une augmentation des impôts et annoncé que le prix de l’électricité augmenterait graduellement sur cinq ans. Le pays a doublé sa consommation électrique depuis 1990 à 18 TerraWatts/h (55TWh en Suisse) avec une population de 34 millions d'habitants.
Alors que près de 40% de la population vit en-dessous ou tout juste au-dessus du seuil de pauvreté, l’économie égyptienne surnage actuellement grâce aux aides du Golfe.
A travers le monde, pratiquement tous les pays asiatiques subventionnent les carburants ainsi que les principaux producteurs de pétrole comme l'Algérie, le Venezuela, Cuba ou les USA.