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Laurent Horvath

Laurent Horvath

Les enjeux de la production des Energies sont si importants, qu'ils sont en train de modifier nos vies et l'équilibre du Monde. Mieux les Comprendre aujourd'hui, nous permet d'envisager l'avenir et agir concrètement aujourd'hui.

J'ai créé en 2008 le blog http://2000watts.org/ pour suivre cet univers.

Areva: un gouffre à 9 milliards d'euros

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AREVA est l’un des plus grand acteur du nucléaire mondial. Avec une capitalisation de 3,7 milliards $ et ses 40'000 employés, elle est présente sur plus de la moitié des 440 réacteurs en service dans le monde, dans l’extraction d’uranium et sur la décontamination de Fukushima.

Areva annonce une dette de plus de 9 milliards d’euro et déjà 7 milliards d’actifs vendus. Voici le feuilleton d’une saga qui explique la débâcle actuelle

2015 : 9 milliards d’euro de dettes

Areva décroche avec 4,9 milliards de dettes pour l'année 2014.

EDF et AREVA cumulent 49 milliards d’euros de dettes. Les deux fleurons du nucléaire français vont subir une restructuration dans les années à venir.Jean-Marc Lévy à la tête d'EDF et de Philippe Varin à la tête d'Areva vont travailler au rapprochement des deux groupes. Aussi fortement endetté, qui va pouvoir aider l’autre ?

Au total, Areva s'est déjà séparé de 7 milliards d'euros d'actifs ces dernières années.

2014: Valse des chefs

Luc Oursel quitte Areva pour des raisons de santé. Le groupe change de système de gouvernance pour devenir une société classique à Conseil d'administration présidé par Philippe Varin, avec Philippe Knoche pour directeur général.
AREVA annonce 4,9 milliards d’euro de dettes.

La perte 2013 s'élève à plus de 650 millions d'euros et l'entreprise cumule plus de 4,5 milliards d'euros de dettes.

2011 : Uramin le trou de la mine

Anne Lauvergeon avait acheté une pépite : Uramin. 
Atomic Anne est débarquée, Luc Oursel prend la tête du groupe. Le nouveau PDG a dû passer 1,46 milliard d’euros de provision justement pour cette mine qui s’est transformée en gouffre.

Dans la foulée, Areva annonce les premières pertes de l'histoire du groupe Areva à -1,4 milliard d'euros, pendant que Fukushima explose.

2010 : L'augmentation de capital

Anne Lauvergeon voit la dette qui se creuse et cherche du cash avec une augmentation du capital. Elle espère 1,5 milliard et 3 milliards d'euros mais le Qatar et MHI refusent de signer un chèque. Le fonds souverain du Koweït balance 900 millions d'euros sur la table. Pas suffisant pour combler l’abîme qui se creuse. Grâce à des cessions d'actifs, Anne et Sarkozy trouvent 2 milliards d'euros.

2009 L’EPR ne se vent pas. Abu Dhabi choisit la Corée. La Guerre des chefs

C’est le sud coréen KEPCO qui gagne la construction de centrales nucléaires aux Emirats Arabes Unis avec des technologies éprouvées et connues. Areva proposait 4 EPR dont aucun réacteur est en service à travers le monde. C’est un traumatisme.

Déjà en recherche de fonds, Anne Lauvergeon va vendre sa très rentable filiale Areva T&D (transmission et distribution) à Alstom et Schneider Electric pour 4,1 milliards d'euros. C'est le début du dépeçage.

Siemens, déçu de son alliance avec Areva dans la filiale commune Areva NP, quitte le bateau et rejoint le russe Rosatom. Au final, Siemens sort du nucléaire après la décision allemande d’abandonner l’énergie nucléaire.

Pour faciliter les synergies, Henri Proglio devient le CEO d'EDF. Le gouvernement doit abaisser le niveau de testostérone de Proglio et Lauvergeon pour éviter un mort. Anne quittera le groupe pour Sigfox et Henri Proglio ne reçoit pas une prolongation de son mandat pour 2015.

2008 : Les Chinois achète 2 réacteurs pour le prix d’un

Pressée de vendre ses EPR, Anne Lauvergeon va signer un deal surréaliste avec la Chine. Ainsi 2 EPR sont vendus pour un montant de 7 milliards d’euro ainsi qu’un transfert total de technologie pour la réalisation du deuxième réacteur.

En 2014, la Chine vend des EPR au Pakistan sans la collaboration d’Areva et en pure compétition. EDF propose aux Anglais la construction de centrales EPR avec la Chine comme constructeur.

2007 : Uramin et Niger :

Anne Lauvergeon rachète la société canadienne Uramin qui détient des actifs en Namibie, Centrafrique et Afrique du Sud pour 1,8 milliard d'euros. Quelques années plus tard, Areva passera 1,4 milliards dans le compte perte & profit.

Dans sa vente de réacteur EPR à la Chine, les chinois demandent la garantie de livraison de 25 ans d’uranium provenant des mines acquises par Areva au Niger. Cerise sur le gâteau, Pékin paiera 73$ la pound de minerai sur toute la période.

2005 : L'EPR, un gouffre financier

Avec Areva, EDF débute la construction de l’EPR à Flamanville, France. Le budget de 4 milliards euro et le calendrier sont largement dépassés, le chantier sera arrêté plusieurs mois pour malfaçon par l'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN). Le chantier aura quelques années de retard avec une mise en service prévue pour 2017 et des coûts qui se promènent quelque part en 9 et 10 milliards. La différence sera payée par le contribuable français.

2004 : EPR Olkiluoto, Finlande

Areva vend le tout premier réacteur dit de 3ème génération : l’EPR. Les finlandais espèrent générer de l’électricité d’ici à 2009. Cependant, cette première vente de 3,5 milliards euro tourne à la catastrophe. Areva a provisionné plus de 4 milliards. La mise en service est prévue pour 2018.

2001 Naissance d’AREVA

Né en 2001 de la fusion de Cogema et Framatome, le nouveau nom a été choisi afin d’évoquer le rêve et le future. Ainsi débute la fabuleuse histoire du champion nucléaire français.
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