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Avec la baisse du pétrole, les pétroliers ne sont plus intouchables et commencent à couper les dividendes

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Les dividendes des plus grandes compagnies pétrolières ne sont plus ce qu’ils avaient été par le passé.

Les Payout de ces sociétés sont désormais boudés par Wall Street sur le long terme. Une majorité de grosses entreprises pétrolières n’ont pas réduit leurs dividendes depuis des décennies. Pour les investisseurs, des sociétés comme ExxonMobil ou Royal Dutch Shell offraient un versement constant et une augmentation du dividende année après année.

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La chute des prix du pétrole à modifier la donne. Certaines compagnies ont connu un repli de 70% de leur valorisation initiale. Par conséquent, elles ont eu du mal à couvrir leur dépense de fonctionnement  et se sont mises dans le rouge avec un cash-flow plus que négatif. Avec un baril de Brent passant sous la barre des 30$, la situation risque encore de s’aggraver.

Un bon nombre de dirigeants de sociétés pétrolières ont répété en cœur que les dividendes seraient la dernière chose à laquelle ils toucheraient. Les plans de licenciements, les coupes dans les dépenses, n’ont pas suffit à arrêter l’hémorragie. Et cette politique démarrée il y a 3 ans perd de son efficacité aujourd’hui.


Les versements de dividendes creusent d’avantage la dette des sociétés, actuellement

ConocoPhillips la deuxième plus grande compagnie pétrolière depuis la chute du baril, prévoit de réduire ses dividendes. Une décision choc, qui n’est pas tombée dans les oreilles d’un sourd et qui a affolé le milieu du secteur énergétique.

L’année dernière, le géant du pétrole italien Eni a été le premier à baisser son dividende.

Au 4e trimestre 2015, ConocoPhillips a diminué son dividende de 65%, le BPA est ainsi passé  de 0.74$ par action à seulement 0.25$ par action. Ryan Lance, président et PDG de ConocoPhillips, a déclaré dans un communiqué, « La décision de réduire le dividende a été difficile. Le dividende a été et continuera d'être, une priorité absolue ».
« Nous avons l’intention de conserver un dividende compétitif, pour se faire, nous réduirons les coûts et le niveau des emprunts en cours sur l’exercice 2016 »

Néanmoins, la diminution de dividendes effectuée a permis de sauver 4.4 milliards $, dans le budget cette année. La société a perdu 3,5 milliards $ au quatrième trimestre 2015, ce qui fait beaucoup si on la compare à la perte nette de 39 millions $ au quatrième trimestre de 2014. Sur un an glissant, ConocoPhillips a perdu 4,4 milliards $. Depuis 2014, la perte sèche est évaluée à 6,9 ​​milliards $.


Statoil, la principale compagnie pétrolière norvégienne, a également annoncé de mauvais résultats cette semaine, une perte de 4,42 milliards $

Le ratio d’endettement de la société est passé de 20% à 26.8% fin 2015. 
Pour conserver un cash-flow satisfaisant, Statoil a décidé de proposer aux actionnaires un buy back.


D’autres compagnies pétrolières sont également dans la tourmente

Royal Dutch Shell a fait part d’un rapport trimestriel plutôt décevant le 4 février dernier. Son bénéfice sur 3 mois est en baisse de 60%, soit 1.8 milliard $. Sur un an entier, la chute est de 80%, de 19 milliards $ à 3.8 milliards $. L’activité de raffinage enregistrant de mauvaises performances explique cela.


Shell et ConocoPhillips attendent que leur ratio d’endettement se réduisent encore de 20%, l’équilibre budgétaire et la rentabilité sont plus difficiles à atteindre avec l’effondrement des prix des matières premières et du pétrole. L'année dernière, Shell s’est lancée dans plusieurs projets de grande envergure: l'Arctique, un important projet de sables bitumineux au Canada, et des exploitations gazifières à Abu Dhabi. L’achat par Shell de BG Group, a été aussi un gros pari sur le gaz naturel, cela va accroître les réserves de l'ordre de 25% par rapport au volume de 2014.

Malgré ces lourds investissements, Shell a maintenu son dividende à 0,47$ US par action, déterminée  à ne pas toucher au dividende et de le verser aux actionnaires.


ExxonMobil, la plus grande et la plus rentable des grandes compagnies pétrolières, fait mieux que ses concurrents, mais ses profits ont dégringolé de 50%, à 16.2 milliards $. Les dividendes ont été sauvés de justesse et un plan de rachat d’actions a du être annulé. La compagnie a par ailleurs, assuré à ses actionnaires que leurs dividendes ne seraient pas réduits. Cependant, cela se révèle dangereux, d’un autre côté car à force de vouloir faire plaisir aux investisseurs, la société pénalise son développement, et sacrifie sa santé financière.

ExxonMobil est une des trois seules entreprises américaines ayant une note financière AAA (les autres sont Johnson & Johnson et Microsoft). Mais S & P vient de mettre ExxonMobil sous surveillance, et l'agence de notation pourrait décider dans un délai de 90 jours de déclasser la société.

William Finck
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