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Investir ou trading ?
4 instruments pour évaluer qu'une action VALUE n'est plus décotée
Audience de l'article : 3614 lecturesLes investisseurs dans la valeur ne doivent pas se retrouver avec des actions surévaluées. Pour ce faire, ils restent à l'affût des signes avant-coureurs d'une action dont le prix devient trop cher. D'un Price-Earning Ratio ou PER (le ratio cours/bénéfice) qui dépasse le taux de croissance de l'entreprise à un grand nombre de ventes de titres par des initiés dans un court laps de temps, voici quatre instruments pour évaluer quand une action value n’est plus décotée.
1. Le ratio cours/bénéfices est supérieur au taux de croissance
Une des façons les plus faciles pour les analystes et les investisseurs de mesurer la valeur d'une action est de regarder le ratio cours/bénéfice et de le comparer au taux de croissance de la société sur la base du bénéfice net par action. Le ratio cours/bénéfice détermine la valeur d’une entreprise en mesurant le prix actuel de l'action par rapport au bénéfice net par action ; le bénéfice net par action s’obtient en divisant le bénéfice net réalisé par une société par le nombre d'actions qui composent son capital. Lorsque ces deux données sont combinées, elles peuvent dresser un portrait de la valorisation d'un titre. Si le PER est plus élevé que le taux de croissance des bénéfices, c’est un signe que l’action est peut être surévaluée et qu’elle pourrait devenir plus chère.
2. Le ratio cours/bénéfice est supérieur à ceux d’actions comparables
Non seulement les investisseurs doivent prêter attention au PER par rapport au taux de croissance des bénéfices de la société, mais ils doivent aussi le comparer à des actions concurrentes du même secteur. En théorie, les sociétés évoluant dans un même secteur d’activités devraient avoir des PER qui sont similaires si elles sont sur un pied d’égalité au niveau de la compétitivité. Trouver une donnée aberrante, c’est-à-dire un PER différent entre deux actifs concurrents mais avec une croissance comparable, peut être un signal que l’action d’une des sociétés est sous ou surévaluée.
Si la plupart des actions dans un secteur donnée ont un PER de 8, et l’action que vous possédez a un PER de 5, alors elle est sous-évaluée par rapport à ses pairs et elle est toujours un pari d’investissement dans la valeur. Mais si la situation est inversée et que l’action a un ratio PE de 8 ou qu’il se dirige rapidement vers 8, la sonnette d’alarme devrait retentir car l’actif n’est plus décoté.
3. L’action est en train de devenir la petite chérie de Wall Street
Rien ne peut être plus de synonyme de titres surévalués que les actifs à forte visibilité. Ce sont des sociétés qui reçoivent beaucoup d'attention de la part de Wall Street, des média et des investisseurs. Et à cause de tout cet intérêt, les personnes vont vouloir posséder une part de celle-ci, ce qui implique un prix élevé pour ses actions. Si tout d'un coup votre pépite encore à l’état brut attire l'attention et l'adoration de Wall Street, et pire encore des média, il peut être temps d'encaisser les gains. Bien sûr, Wall Street et l'attention des média sont une bonne chose pour la société, mais pour les investisseurs dans la valeur cela devrait être le signal qu'il est temps d’aller jeter leur dévolu ailleurs.
4. Les initiés vendent leurs actions
L’évaluation de la future valeur d'une action n’est pas une science exacte. Mais pour se faire une idée sur la direction que les actions vont prendre, les investisseurs doivent regarder le comportement des dirigeants de l'entreprise. Aux US, les dirigeants et les administrateurs sont tenus de divulguer leurs ventes d’actions de la société à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la bourse américain. En France, c’est l’Autorité des marchés financiers (AMF) qui est chargé de ce contrôle. Cette exigence permet aux investisseurs de se faire une idée du sentiment parmi les dirigeants de la société. Car il est facile de faire du battage médiatique et de promotion votre propre entreprise, mais les vrais indices se situent dans les mesures prises par les administrateurs et des dirigeants. S’ils sont confiants quant à la direction de l'entreprise et vis-à-vis de son taux de croissance, ne devraient-ils pas être incités à acheter plus d'actions ? Les investisseurs doivent aussi se demander si le temps d'encaisser les gains n’est pas venu, puisque l’action s’est appréciée et que les dirigeants sont également en train de vendre et d’encaisser. Bien sûr, de temps à autre, il existe des raisons de vendre des actions - mais c’est la fréquence avec laquelle cela se produit qui peut mettre les investisseurs sur la bonne piste. Si plusieurs cadres et dirigeants de l'entreprise commencent à procéder à d'importantes ventes d'actions sur une courte période, cela devrait faire sonner l'alarme sur la valeur des actions que vous posséder.
Conclusion
L’approche valeur peut fournir aux investisseurs une occasion de mettre la main sur un actif pour un prix modique. Mais un investissement dans la valeur peut rapidement se transformer en un piège si les investisseurs ne se montrent pas prudents. Après tout, il peut parfois être difficile de repérer une action qui n’est plus décotée et qui commence à devenir chère. Mais si l’action à un ratio cours/bénéfice qui dépasse son taux de croissance et que son PER est supérieur à des actions comparables, cela combiné à des ventes par des initié vente et que le titre reçoit beaucoup d'attention de la part de Wall Street - il est peut être temps d'envisager d’encaisser.
Je ne peux finir cet article sur les valeurs décotées sans rappeler que les plus grands gestionnaires ont un côté value au moment de leur achat. Ce qui est valable pour les grands est tout aussi valable pour les petits. J'ai fait récemment l'interview de David Renan (ici http://www.objectifeco.com/bourse/actions/mid-et-small-caps/je-mets-a-jour-ma-liste-de-valeurs-de-rendement-et-ma-liste-small-caps-pour-2016.html) qui réalise avec le recul d'une décennie d'opérations probablement la moitié de ses gains avec une approche value. Il publie depuis des années sur ObjectifEco sa stratégie hebdomadaire et son portefeuille mensuel. Depuis 3 ans, ces gains s"élèvent en moyennne entre 230.000 et 240.000 € par an. Ceux qui voudraient aller plus loin, trouverons le détail de l'aventure ici http://formation.objectifeco.com/david-renan-lettre-hebdomadaire/). David Renan est la preuve vivante que l'approche value est difficile à mettre en œuvre avec constance, mais qu'elle marche à long terme.
Hervé
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