Les péquenots du Crédit Agricole S.A. (l'entité cotée) ont un multiple d'endettement réel, mon µ, le leverage, absolument horrible de... 64,8 ce qui correspond à un ratio Core Tier 1 réel de... 1,54 % qui constitue encore le record du monde pour une grande banque présentant un risque systémique !
Document 1 :
Cdt Agricole SA | 2012 Q3 | 2012 Q4 | 2013 Q1 | 2013 Q2 | 2013 Q3 |
---|---|---|---|---|---|
1 Assets | 1 918,80 | 1 842,18 | 1 855,90 | 1 784,91 | 1 770,90 |
2 Equity | 43,1 | 39,557 | 40,2 | 40,141 | 40,9 |
3 Preferred st | - | - | - | - | - |
4 Goodwill | 16,9 | 13,983 | 14 | 13,977 | 13,977 |
5 Tangible eq | 26,2 | 25,574 | 26,2 | 26,164 | 26,923 |
6 Liabilities | 1 892,60 | 1 816,60 | 1 829,70 | 1 758,74 | 1 743,98 |
7 Leverage (µ) | 72,2 | 71 | 69,8 | 67,2 | 64,8 |
8 Tier 1 (%) | 1,38 | 1,41 | 1,43 | 1,49 | 1,54 |
Un petit rappel : la banque des frères Lehman a fait faillite avec un leverage de 32 !
Il faudrait augmenter les capitaux propres de CASA de 134 milliards d’euros pour respecter la règle prudentielle d’endettement de ce bon vieux Greenspan.
Document 2 :
les écarts d’acquisition (c’est-à-dire les plantages potentiels reconnus) se montent à… 14 milliards d’euros !
Les progrès sont lents, contrairement à d’autres (moins) mauvais élèves de la classe bancaire comme Deutsche Bank qui améliore nettement son leverage d’un trimestre à l’autre.
Les caisses régionales, mieux capitalisées, rattrapent un peu la situation mais l’endettement du groupe est beaucoup trop élevé,
Document 3 :
Cdt Agricole Groupe | 2012 Q3 | 2012 Q4 | 2013 Q1 | 2013 Q2 | 2013 Q3 |
---|---|---|---|---|---|
1 Assets | 2 073,80 | 2 007,97 | 2 021,00 | 1 944,17 | 1 932,10 |
2 Equity | 73,4 | 70,074 | 71,9 | 72,531 | 74,1 |
3 Preferred st | - | - | - | - | - |
4 Goodwill | 17,7 | 14,703 | 14,7 | 14,676 | 14,676 |
5 Tangible eq | 55,7 | 55,371 | 57,2 | 57,855 | 59,424 |
6 Liabilities | 2 018,10 | 1 952,60 | 1 963,80 | 1 886,31 | 1 872,68 |
7 Leverage (µ) | 36,2 | 35,3 | 34,3 | 32,6 | 31,5 |
8 Tier 1 (%) | 2,8 | 2,8 | 2,9 | 3,1 | 3,2 |
Document 4 :
Dans les deux entités, le total des dettes diminue de 150 milliards d’euros environ d’une année sur l’autre alors que les capitaux propres augmentent un peu, d’un seul milliard pour CASA et de presque 4 milliards pour le groupe, ce qui montre une fois de plus que le leverage est bien problème le plus important pour cette banque comme pour les autres, comme je le répète à maintes reprises.
A priori, ce sont les clients et les salariés du Crédit Agricole qui vont renflouer la banque, en espérant que ce ne soit pas les contribuables.
Comme je l’ai déjà écrit, La grosse différence entre les Etats-Unis et l’Europe, dont la France, est que les autorités américaines n’hésitent pas à flinguer les grandes banques qui ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement telles qu’elles ont été édictées par les gens de la Fed et en particulier par ce bon vieux Greenspan, tandis qu’en Europe, et surtout en France, les dirigeants des Gos banques font ce qu’ils veulent, et le résultat est catastrophique comme le montre le marché interbancaire qui est totalement bloqué, la BCE étant obligée de s’y substituer, ce qui a des conséquences dramatique, en accentuant et en prolongeant la crise.
Enfin, nos péquenots qui bricolent avec le crédit ne parlent évidemment pas des 50 milliardsd’euros qu’ils obtiennent (quasiment gratuitement) de la Banque de France en mettant chaque jour des titres en pension dans le cadre des Titres de créances Négociables, d’après les chiffres de la Banque de France.
Tout le reste est mauvaise littérature pour idiots inutiles voire nuisibles qui font confiance à leurs Gos banques.
Pour l’instant, tout va bien : pas de tsunami.
Cliquer ici pour lire le rapport financier du Crédit Agricole S.A. d’où sont tirées ces informations.
Jean Pierre Chevallier